Fiche de lecture
Le Colonel Chabert
Honoré de Balzac

1°) Présentation du livre
Le Colonel Chabert est un roman d’Honoré de Balzac qui paraît sous sa forme définitive en 1844, une première version du texte ayant paru en 1832. Il sera de nouveau publié en feuilleton dans le supplément littéraire du Constitutionnel en 1847.
Il entre dans les Scènes de la vie parisienne de la Comédie humaine, dont il est un des principaux romans.
Le colonel Chabert, en tant que tel, est une parenthèse émouvante dans la galerie de portraits balzaciens, un hommage rendu aux grognards de Napoléon Ier.
Si l’on ne retrouve plus ce personnage dans la Comédie humaine (excepté un rappel dans la Rabouilleuse, où Philippe Bridau évoque la charge glorieuse du colonel Chabert à la bataille d'Eylau), nombre de protagonistes du roman ont, en revanche, un rôle dans les œuvres suivantes ou précédentes, en particulier les gens de robe dont fait partie Maitre Derville.
Maitre Derville, qui reçoit le colonel Chabert et accepte de le défendre, est un avoué important dans la Comédie humaine. On le retrouve dans Une ténébreuse affaire où il succède à Maitre Bordin, et où le comte de Marsay meurt dans de mystérieuses circonstances.
Maitre Derville est aussi l’avoué de la femme de Chabert, ce qui explique son insistance à éviter un procès et à proposer une transaction. Il acquiert dans Gobseck une grande réputation par la manière dont il rétablit la fortune de la vicomtesse de Grandlieu. C’est aussi l’avoué du père Goriot et l’exécuteur testamentaire de Gobseck pour sa nièce Esther dans Splendeurs et misères des courtisanes.
2°) Résumé
Hyacinthe Chabert, enfant trouvé, qui a gagné ses galons de colonel dans la Garde Impériale en participant à l’expédition d’Égypte de Napoléon Ier, a épousé Rose Chapotel, une modeste roturière qu’il a installée dans un luxueux hôtel particulier.
Blessé en participant, au cours de la bataille d'Eylau en 1807, à la charge monumentale donnée par Joachim Murat qui force l’ennemi à la retraite, il est déclaré mort.Resté vivant sous une montagne de cadavres, Chabert réussit à faire reconnaître son identité de l’autre côté du Rhin et, après de longs détours, il revient à Paris en 1817 pour découvrir que Rose Chapotel, remariée à un homme avide de pouvoir dont elle a deux enfants, portant maintenant le nom de comtesse de Ferraud, a liquidé tous les biens du colonel Chabert en minimisant sa succession. Malgré le caractère invraisemblable de l’affaire du vieux « carrick » (surnom donné à Chabert par les clercs de l’étude), Derville accepte de s’occuper de l’affaire colonel Chabert.
Chabert voudrait retrouver ses biens, son rang, et peut-être sa femme. Mais il voit tout de suite les obstacles à ce dernier souhait, et il se borne de demander compte de sa fortune disparue.Après maintes démarches, Derville conseille au colonel Chabert de ne pas saisir la justice et d’accepter une transaction. Le vieil homme est à deux doigts d’accepter lorsque une machination grossière de Rose Chapotel, qui a tenté de séduire son ex-mari par des câlineries, met en lumière la noirceur de ses intentions. Malgré le soutien de Maitre Derville, Chabert alors renonce à toute transaction déshonorante et disparaît pour se réfugier à l’hospice où il devient l’anonyme numéro 164, septième salle.
Rencontrant, quelques mois après, l’homme rendu méconnaissable par la misère, Derville s’écrie : « Quelle destinée. Sorti de « l’hospice des enfants trouvés », il revient mourir à « l’hospice de la vieillesse », après avoir, dans l’intervalle, aidé Napoléon à conquérir l’Égypte et l’Europe. ». et voilà la fin!
3°) Biographie de l'auteur
Honoré Balzac, dit Honoré de Balzac, né à Tours le 1er prairial an 7 (20 mai 1799) et mort à Paris le 18 août 1850, est un romancier, critique littéraire, essayiste, journaliste et écrivain français.
Il est considéré comme l'un des plus grands écrivain français dans le domaine du roman réaliste, du roman philosophique et du roman fantastique par Gérard Gengembre, G. Vannier, le philosophe Alain, et Albert Béguin. Charles Baudelaire voyait en lui un visionnaire.
Mais il est difficile à classer dans l'une ou l'autre catégorie, son œuvre couvrant un champ si vaste que les critiques, tant de son siècle que du siècle suivant, passeront beaucoup de temps à lui chercher une étiquette appropriée sans y parvenir.
Il élabora une œuvre monumentale, la Comédie humaine, cycle cohérent de plusieurs dizaines de romans, nouvelles, contes philosophiques dont l'ambition était de décrire de façon quasi-exhaustive la société française de son temps ou, selon la formule célèbre, de faire « concurrence à l'état-civil ». Il n'hésita pas, en pleine monarchie de Juillet, à afficher ses convictions légitimistes.